Cette société s’enorgueillit de titres et de masques, Sous le costume gisent nos vices, figés dans la crasse, La bonté n’est qu’une monnaie, un leurre banal, Je contemple, impassible, ce mensonge devenu normal. Le jour s’éveille sur un horizon sans éclat, Le mouton marche, automate inerte et froid, On danse en cadence, des pantins bien dressés, Des bêlements de façade, des cœurs anesthésiés. Mais tout ça se termine aujourd'hui Pour fuir les open-spaces, les PNJ Je vais chanter, danser sur le chemin J'aurai mon propre Isekai demain ! Des pixels et des émojis en guise de câlin, La solitude, en 4K, c'est mieux que rien. On court après les likes, des likes, des 'je t’aime' en toc. On gobe leurs mensonges, comme des chiens de Pavlov. Mon boulot et mon patron me gavent J'ai pas choisi de naitre esclave Avant de vraiment devenir dingue Je m'en vais embrasser ta carlingue Truck-kun ! Je veux un harem, pas une vie de figurant Une clique bourrée de clichés rassurants Qu'elles n'aient d'yeux que pour moi Et moi, je serai leur maître ou leur roi. La Terre est un jeu à difficulté maximale Je n'ai pas peur de me faire mal J'irai danser devant toi, beau camion Ici la larve, là-bas sera papillon Délivre-moi Truck-kun, mon héros d'acier Contre ton pare-choc mon âme sera libérée Échapper toutes ces normes insupportables Renaître en slime, pas en contribuable Ce soir je sors de mon cercueil de béton C'est comme si j'étais déjà mort de toutes façons. Avoir cheat code, pas un code du travail Il n'y a que l'isekai qui m'aille. Je risque tout désespérément Qu'importe si je dois mourir vraiment Pour fuir la médiocrité Sur l'autoroute, ce soir, j'irai danser