Si je porte ce coquelicot rouge C'est parce que l'homme qui écrit l'histoire N'est pas celui dont coule le sang Rouge dans les tranchées de Flandre. Aujourd'hui est un jour de mémoire Et pourtant combien ici Connaissent à peine cette histoire Le referaient sans froncer un sourcil ? Il n'y a pas de noble guerre De maintenant ou de naguère Tous les soldats sont des sacrifices Sur l'autel de Mars et des bénéfices Quand ils nous sortent à l'occasion une guerre Soudain parce que vous êtes un homme Vous devez courir vers les bombes Dont chacune pourrait être la dernière Soldats de plomb Jouets de l'état sans voix Promis au peloton S'il refuse le combat Adieu maison, adieu femme, adieu mes enfants Je pars combattre de longs et massacrants Stupide et inutile conflit pour nos dirigeants Et les poilus qui rentrent, Gueule et cœur cassé Personne ne les reconnaît Je ne commémore pas les victimes Ou plutôt tout le monde s'en souvient déjà C'est une tuerie, guerre pour les intimes Des gens meurent, ça va de soi. Ça prends quelques secondes, mourir Mais ça prends des années Mangé par les rats, en train de pourrir Morts vivants, dans les tranchées Et Désolé Brassens, La guerre 14-18 était une guerre à la con Personne ne l'aurait faite, sans la conscription. Je célèbre, le courage de ceux qui l'ont subis Malgré eux, à la menace du fusil. Pour l'éviter à leurs proches, ont vécu l'enfer Le coût humain de la guerre. Ce coquelicot s'accroche, fier Robuste fleur des tranchées. Qu'il vous rappelle l'enfer sur terre Et les hommes qu'on y a jeté.