"- Parce que quelque soit la taille de votre cul, l'état de vos muscles ou votre gabarit, la seule chose qui peut être cultivé par tous c'est... *montre sa tête* - Les cheveux ? - Non..." SLG n°84 Matthieu Sommet Pour le coup j'ai envie de donner raison à la question bête du personnage. Les cheveux. C'est ce que l'on peut comprendre de la constatation que nous n'avons pas tous les mêmes compétences. Oui certains sont moins doués que d'autres, de naissance, dans certains domaines. Statistiquement parlant, on voit que pour quasiment toute caractéristique considérée, on peut répartir les humains selon une courbe de Gauss. Il y aura toujours un pourcentage de gens largement en dessous ou au dessus de la moyenne où on trouvera la majorité. Mais cela veut aussi dire que certaines personnes, une sur dix plus ou moins, est en dessous de 70 de QI. L'armée américaine a longtemps fait des recherches sur l'intelligence, pour repartir au mieux les talents. Suite à ces recherches ils ont notamment déterminé qu'il est contre-productif d'engager quiconque ayant un QI inférieur à 83, car il est impossible de les entraîner à faire quoi que ce soit de productif. Cependant, une incapacité n'en entraîne pas une autre. On ne peut pas être dans la mauvaise partie de toutes les courbes de Gauss, chacun a bien au moins la capacité de développer une compétence à un niveau moyen, au moins. Ce qui est important, je ne pense pas que ce soit d'être bon là où tout le monde est bon. On a établi (par beaucoup de recherche) qu'on ne peut pas entraîner n'importe qui à faire n'importe quoi. Même avec une éternité pour apprendre, certains ne seront jamais prix Nobel de physique, mais ce qu'ils peuvent être, c'est une version un peu meilleure d'eux même. En se perfectionnant un peu chaque jour, on atteindra pas tous des sommets, mais on avancera tous un peu et on mourra un peu moins pathétique. J'adore le personnage de François Pignon dans le dîner de con. Oui, il est limité, mais aussi talentueux, dans ses constructions en allumettes et d'une grande gentillesse. Tout en restant aussi con, il sait jouer de ces qualités pour au final être reconnu par ses pairs, ne serais-ce qu un bref instant. Cependant, ce cher monsieur Pignon, aussi con soit il, réussit à avoir un emploi. C'est pas le cas de tous les gens limités... et c'est une question que je me pose et qu'on évite un peu vite en temps que société : ceux qui sont incapables d'obtenir la moindre compétence utile au bien commun et qui sont incapables de gagner leur vie normalement, qu'en fait on ? On les traîne éternellement comme des boulets, incapable de survivre autrement que par les revenus alloués aux chômeurs ? On les tue tous pour s'en débarrasser ? On les considère comme handicapés et on les prends en charge comme tels ? On réhabilite des boulots d'une simplicité extrême pour les occuper utilement plutôt que de les nourrir gratuitement à vie ? Peu importe la réponse, je veux qu'on en parle et je veux qu'on se décide en temps que société. Et j’espère avoir manqué quelque chose qui me contredit.